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Dossiers - Terrorisme

Terrorisme

Méthode de combat fondée sur l'usage de la terreur et s'inscrivant dans le cadre d'une stratégie " du faible au fort ". Depuis le début de la guerre froide, aucune définition cohérente et universelle du terrorisme n'a pu être adoptée sur le plan international, rendant ainsi inefficace les multiples résolutions de l'ONU contre le terrorisme international. Dans les seuls pays anglo-saxons, il existe quelque 212 définitions utilisées du terrorisme, dont 72 utilisées officiellement. A l'intérieur même des pays, chaque organe impliqué dans la lutte contre le terrorisme, formule une définition qui correspond à son domaine d'intérêt.

Le Département de la Défense américain le définit comme " l'usage calculé de la violence ou de la menace de violence pour créer la peur ; destiné à contraindre ou à intimider des gouvernements ou des société afin d'atteindre des objectifs généralement politiques, religieux ou idéologiques. "

La principale difficulté pour définir le terrorisme est que l'on s'obstine généralement à considérer le terrorisme comme un phénomène monolithique, sans prendre en considération de manière sérieuse la multiplicité des contextes dans lesquels il se manifeste. Cette vision vient essentiellement du fait que les stratégies de lutte contre le terrorisme sont le plus souvent dirigées sur les effets du terrorisme (antiterrorisme) que sur ses causes (contre-terrorisme). Ainsi, rien ne différencie réellement deux attentats à la bombe même s'ils ont été commis sur deux continents différents et ils déclencheront des réponses très similaires. En revanche, si l'on cherche à anticiper l'action terroriste, il faudra le plus souvent des stratégies très distinctes. On peut identifier plusieurs types de terrorismes en fonction du contexte stratégique dans lequel ils évoluent.


Terrorisme de " droit commun "

Le terrorisme de " droit commun " est l'usage de la terreur pour satisfaire des objectifs exclusivement criminels. Ces objectifs sont le plus souvent de nature rationnelle et visent à promouvoir une activité criminelle lucrative. Dans cette catégorie, tombent le terrorisme de la Mafia en Italie, le narcoterrorisme en Amérique du Sud ou le terrorisme dans certaines régions des Philippines. La dérive de certains mouvements terroristes comme l'Irish Republican Army (IRA) ou les mouvements corses pourrait être concernée par cette catégorie.

Un cas particulier est donné par UNABOMBer aux USA, dont les méthodes (bombes) s'apparentent au terrorisme, mais dont les motivations sont celles d'un criminel en série.

Le terrorisme de droit commun ne s'intègre pas dans un processus révolutionnaire. Bien souvent, son credo " idéologique " est conservateur. Il cherche à faire pression sur l'Etat afin de garantir sa liberté d'action face au pouvoir politique. Son soutien populaire peut être relativement important au niveau local. Il en est ainsi du soutien accordé aux narcoterroristes, qui, de facto, assurent une certaine prospérité à une région donnée.

Terrorisme marginal

Le terrorisme marginal est le fruit d'une poignée d'illuminés, qui tentent d'entamer un processus révolutionnaire, mais sans aucun support populaire. Ces mouvements revendiquent généralement la théorie du foco de Che Guevara, qui prône l'action terroriste " pour mobiliser les masses ". Dans cette catégorie figurent la Bande à Baader / Rote Armee Fraktion, les Brigades Rouges ou Action Directe.

Terrorisme politique

Le terrorisme politique se situe dans un processus révolutionnaire, mais juste en amont d'un conflit ouvert. Il constitue l'outil armé de partis politiques officiels, dont il exploite le soutien populaire pour se légitimer. C'est le cas de l'Irish Republican Army (IRA), de l'Euskadi Ta Askatasuna (ETA), etc. Sa distinction avec le terrorisme de guérilla est souvent délicate. Un des objectifs du terrorisme politique est de faire connaître le mouvement et ses objectifs. Il s'inscrit à la fois dans les concepts marxiste de corrosion de l'ordre social et de propagande armée.


Terrorisme d'extrême-droite

Le terrorisme de droite occupe une place particulière, car il ne s'inscrit pas dans une logique de désagrégation de l'Etat. Au contraire, son objectif est de créer et de mettre en évidence une situation de chaos qui doit pousser l'Etat à renforcer sa présence, voire instaurer un régime de dictature. C'était la stratégie du " terrorisme noir " en Italie durant les années 80.

Terrorisme de guérilla

Le terrorisme de guérilla s'inscrit dans un processus révolutionnaire ou dans une guerre de libération en cours, et qui bénéficie d'un large soutien populaire. En général, dans les conflits non-communistes et/ou non-révolutionnaires, le terrorisme n'est qu'une forme de coup de main qui a pour objectif de détruire et de tuer. Il s'agit, par exemple, de la Résistance contre l'occupant nazi durant la seconde guerre mondiale, l'Irgoun israélien, le terrorisme tamoul ou la résistance afghane. Dans la structure du processus révolutionnaire communiste le terrorisme n'est pas seulement un moyen de destruction, mais aussi - et souvent, surtout - un moyen de propagande. Cette propagande armée s'adresse d'une part à l'adversaire, et d'autre part à la population " amie ", afin de stigmatiser les succès du mouvement.

Terrorisme religieux

Le terrorisme religieux, qui est le plus récent - au moins sous sa forme moderne - s'inscrit dans une croisade contre l'" infidèle ". Il se veut porteur d'un message religieux. Il se rapproche du terrorisme politique, mais s'en distingue par une violence plus intense. Dans cette catégorie tombe le terrorisme islamique, la secte AUM Shinri Kyo.

Avec le changement de millénaire, et son cortège de prédictions, le terrorisme de type religieux pourrait encore se développer.

Terrorisme à cause unique

Très proche du terrorisme religieux quant au fond, mais différent quant au ciblage des objectifs le terrorisme à cause unique s'est développé dans les pays anglo-saxons. Il comprend les mouvements végétaliens, écologistes, anti-avortement et antispécistes, ainsi que les mouvements racistes. Relativement violent durant les années 80 et au début des années 90, ce type de terrorisme a un peu diminué en intensité. Il reste cependant meurtrier aux USA, par exemple.

A cet égard, on peut constater que les chefs de mouvements dits " patriotiques ", comme la Michigan Militia, l'Aryan Nations et le Ku Klux Klan aux USA ont des titres religieux tels que " Révérend " ou " Pasteur ".

Son objectif est généralement de promouvoir une idée, souvent très spécifique, et non d'avoir un succès politique. Dès lors, la vie humaine n'a qu'une valeur limitée et n'est plus un obstacle à la violence.

La stratégie du terrorisme politique et du terrorisme de guérilla est de pousser l'Etat à prendre des mesures antidémocratiques, de manière à découpler la population de l'Etat et à légitimer la lutte armée.

L'ETA basque avait ainsi perpétré l'attentat du 20 décembre 1973, contre l'amiral Luis Carrero Blanco, qui avait prôné le rapprochement du gouvernement avec les partis de gauche. Cette même ETA a tué 45 personnes durant la dictature franquiste et quelque 765 durant la démocratie. Après la mort de Franco, elle a ainsi œuvré pour provoquer la tentative de coup d'Etat militaire (23 février 1981).

En Irlande du Nord, en 1969, le nombre de tués s'était élevé à 13 personnes. Au début de son intervention l'armée britannique jouissait d'un large soutien populaire. L'IRA a alors initié une campagne de violence sans précédent qui a culminé avec 468 morts en 1972, qui a provoqué le discrédit de l'armée auprès de l'ensemble des communautés irlandaises.

Le soutien des pays de l'Est

Dans la dialectique marxiste, le capitalisme et l'impérialisme occidentaux étaient une forme de " terrorisme d'Etat ". La révolution était donc une réponse normale, qui justifiait ainsi l'aide apportée aux mouvements révolutionnaires.

Mais ce soutien du terrorisme occidental par les pays de l'Est est aussi l'expression d'une stratégie subtile. Ce soutien a souvent justifié l'intégration des différentes catégories de terrorisme dans un processus révolutionnaire marxiste-léniniste global. Mais surtout, le terrorisme a été utilisé comme instrument de déstabilisation, même si le message politique véhiculé par le mouvement était contraire aux principes du marxisme-léninisme. Ainsi, l'URSS a-t'elle soutenu activement des mouvements extrémistes de droite ou écologistes. La déstabilisation des pays occidentaux s'inscrivait dans la recherche perpétuelle d'une " corrélation des forces " favorable au bloc de l'est.

Essai de catégorisation des terrorismes

Liste des organisations terroristes en 1999 selon le Département d'Etat US

Abou Nidal (Organisation) (ANO)
Abou Sayyaf (Groupe) (ASG)
Al-Djihad
Armée de Libération Nationale (ELN)
Armée Rouge Japonaise (JRA)
AUM Shinrikyo (AUM)
Lutte Révolutionnaire du Peuple (ELA)
Djihad Islamique Palestinien - Faction Shakaki (PIJ)
Euskadi Ta Askatasuna (ETA)
Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie (FARC)
Front de Libération de la Palestine - Faction Abou Abbas (FLP)
Front Démocratique de Libération de la Palestine - Faction Hawatmeh (FDLP)
Front Patriotique Manuel Rodriguez / Dissidents (FPMR/D)
Front Populaire de Libération de la Palestine - Commandement Général (CG)
Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP)
Gama'a al-Islamiyya (Groupe Islamique, IG)
Groupe Islamique Armé (GIA)
HAMAS (Mouvement de Résistance Islamique)
Harakat ul-Mujahideen (HUM)
Hezbollah (Parti de Dieu)
Kach
Kahane Chai
Khmers Rouges
Moudjaheddin-e Khalq (MEK)
Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA)
Organisation Révolutionnaire du 17 Novembre (17 Novembre)
Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK)
Parti/Front Révolutionnaire de Libération du Peuple (DHKP/C)
Sentier Lumineux (SL)
Tigres de Libération de l'Eelam Tamoul (LTTE)

La source : http://www.terrorwatch.ch/