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L'armée des 12 singes

Analyse par safedreams sur AlloCiné pour " L'armée des 12 singes "

Sypnosis.

En 2035, une épidémie inconnue a emporté la quasi totalité de la population mondiale. Les suvivants se sont regroupés sous terre et renvoient en 1996 l’un des leurs, James Cole, afin qu’il découvre les causes de la catastrophe. Son enquête le conduit sur les traces d’une mystérieuse organisation, l’armée des douze singes.

Fiche technique.

Nom original : Twelve Monkeys.
Produit par Universal.USA.
Date de création 1995.
Réalisateur : Terry Gilliam
Scénario : Janet et david People.
Photographie : Roger Pratt.
Music : Paul Buckmaster.
Date de sortie France : 28 février 1996.
Durée : 2 h 05.
Interprètes : Bruce Willis (James Cole), Madeleine Stowe (le docteur Kathryn Railly), Brad Pitt (Jeffrey Goines), Christopher Plummer (le docteur Leland Goines), Frank Gorshin (le docteur Fletcher), Jon Seda (José).
Budget du film : 30 millions de dollars. (moyenne de l’époque aux USA : 40 millions$)
Recettes mondiales : 180 millions de dollars dont 60 millions aux USA.
Nombre de spectateurs France : 2 millions (environ).
Note dans le magazine Première : 3 étoiles (sur quatre).

Appréciation générale.

L’armée des 12 singes est déjà un classique de la science fiction. Un journaliste français de cinéma la d’ailleurs qualifié de « meilleur film de voyages dans le temps de tout les temps ». Le succés artistique et commercial est entièrement mérité tant le film n’a quasiment aucun défaut.
Le scénario écrit par David People (responsable entre autres du scénario de Blade Runner) est tiré du court métrage de Chris Marker La jetée. Ce scénario n’est pourtant pas un remake de « La jetée » car ce chef d’œuvre de la nouvelle vague (disponible en DVD) ne dure que 36 minutes. David people a donc enrichi le scénario en partant uniquement sur l’idée de départ qu’il sagit d’un homme qui vit sous terre après l’apocalypse nucléaire (thème majeur de la SF des sixties) et fait le rêve récurrent de sa propre mort. Avec cette idée, David People déplace la scène aux USA et enrichi l’histoire en remplaçant l’appocalypse nucléaire par une menace terroriste (L’armée des 12 singes).

Cette modification substancielle du scénario original sera le prétexte pour le héros de mener une enquète minutieuse afin de trouver cette organisation secrète et pour le réalisateur de faire un film d’une durée plus allongée de 2 heures 5 minutes. En effet, Terry Gilliam a alors la possibilité de s’approprier l’histoire et d’y ajouter tous les ingrédients qui lui sont chers. Et on peut parler de festival pour ce film tant Gilliam passe en revue toutes ses obsessions personnelles.

Cette qualité sera par la même occasion presque l’unique défaut du film car pour certaine personnes la compréhension du film sera altérée du fait de la complexité de scénario et des multiples sous thèmes qui traversent la progression de l’histoire. L’autre défaut reproché au film sera la noirceur de l’histoire et plus généralement l’ambiance générale ou les thèmes tragiques comme la fatalité, la folie, le meutre et l’épidémie ne prète pas beaucoup à l’optimisme (certains pourront dire que cela fini en happy end. Mais encore, fallait il le comprendre ! nous y reviendrons…)
Outre ses deux défauts de fond qui à mes yeux n’en sont pas, il faut louer les qualités remarquables du film au niveau de la forme qui contribue à un spectacle tout à fait grandiose et cela pour seulement 30 millions de dollars de budget ! Les qualités esthétiques du film aussi bien que l’interprétion des acteurs sont d’autres part très originales et contribue à faire la différence par rapport à la plupart des autres films « hollywoodiens ».

Vous avez compris que j’ai adoré ce film et je vous invite donc à lire maintenant une petite analyse point par point de ce chef d’œuvre.

Analyse du fond.

Beaucoup de thèmes chers à Gilliam s’entrecroisent dans ce film magnifique. J’ai ainsi inventorié une douzaine de thèmes et sous thèmes (moins développés) tels que :
La folie et la perception de la réalité.
La menace scientifique (menace virale, chimique, technologique).
La société de consommation, la télévision, la pub, la mondialisation.
La profétie, les oracles, la fatalité.
La profusion d’informations.
Les systèmes totalitaires (scientifiques)
L’amour
Le terrorisme
Les O.N.G
Le rêve
L’enfermement

J’ai ainsi tenter de traiter les thèmes qui pour moi sont centraux de ce film. Les autres thèmes étaient beaucoup moins riches dans l’optique d’une analyse.

1)La folie et la perception de la réalité.

L’objectif de Terry gilliam avec ce thème qui lui est cher était de faire douter le spectateur sur la réalité des images que l’on peut voir. Ainsi terry va essayer de confondre le rêve et la réalité tout au long du film pour que le spectateur se demande finalement si tout cela n’est pas imaginé par Cole. Terry est un réalisateur qui adore rentrer dans la psyché de ses héros. A la différence d’un livre, un film peut difficilement montrer la pensée des personnages, si ce n’est en voix off (procédé assez lourd jamais utilisé par terry).

Par contre, ce que Terry a essayé de faire tout au long de son œuvre est de montrer l’imaginaire de ses héros. Ainsi on voit sur se produire sur l ‘écran de cinéma ce que les héros voient. Il est parfois assez aisé de comprendre que le personnage rêve (Brazil) ou délire (Las vegas parano). D’autre fois Terry sème seulement quelques indices sur ce qui est bien réel ou ce qui est pure imagination. Ainsi on peut croire que Kevin ( dans Bandits Bandits) rêve son incroyable histoire ou que le baron de Munchausen a tout imaginé.

Enfin, Parry (The fisher king) voit des choses que ne voit pas son comparse mais ce dernier fini par le croire. A chaque fois Terry finit son film par une remise en cause de cette imagination délirante en insérant un doute. « Et si tout cela était vrai ? » semble nous dire Terry.
Ce théme très souvent exploité dans sa filmo est donc repris dans L’armée des 12 singes d’une manière plus complexe que dans ses précédents films. L’idée de terry était de semer le doute tout au long du film sur la véracité des propos de Cole. Ainsi au début du film Cole croit réelment à son histoire alors que tout le monde (dont kathrin Reilly) pensent qu’il est fou à lier.

Si nous étions dans la même position que les scientifiques du film à savoir que l’on ai pas accès au cerveau de Cole via ses rêves et ses voyages dans le temps, on pourrait croire comme eux que Cole est dans un délire paranoiaque. Comme l’explique Reilly dans sa conférence, Cole serait alors victime du syndrôme de Cassandre à savoir qu’il prétend voir l’avenir mais est condannée à ne pas être cru. Ou alors Cole peut faire de la divergence mentale tout comme Whashington en se réfugiant dans son imaginaire pour échapper aux horreurs de la vie. (comme Sam Lowry dans Brazil). La confusion entre la réalité et la folie vient du fait que le spectateur peut voir ce que cole imagine ou vit réelment ! Doit on croire ce que l’on voit ? Doit se fier à notre sens visuel (Cole voyage dans le temps) ou à notre rationnalité (les voyages dans le temps sont impossibles) ?

En tant que fan de science fiction je dois avouer que j’ai cru immédiatement que Cole voyageait dans le temps ou que l’épidémie était bien réelle. Comme beaucoup de personnes quand je vais au cinéma, j’ai tendance à m’abandonner totalement et croire réelment tout ce que je vois en l’espace de 2 heures sans remettre en cause la véracité des propos. Je suis bon public et par conséquent facilement manipulable.
Pourtant, Je ne crois pas être le seul dans ce cas car ce procédé de manipulation par l’image est très souvent employé par les dictatures tout comme les plus grandes démocraties. Par exemples les gouvernements américains en abusent énormément sur l’opinion public.

Cette dernière se rend compte après coup que tout cela était un mensonge, une manipulation. (par exemple l’affaire des couveuses de la guerre de golf en 1991 était un pure mensonge. Ou la présence d’armes de destruction massives en irak en 2003…) Tout ses mensonges sont relayés par les médias qui ne font pas, pour la plupart, leur travail d’investigation (infotainment oblige !) ou sont financés par des grands magnats de la presse les forçant à adopter une ligne non objective (le cas de fox news aux USA faisant de la pure propagande gouvernementale). Ainsi, après la catastrophe de tchernobyl, tout le monde croit les médias qui propageant l’idée que le nuage radioactif s’arretera miraculeusement à la frontière de la France. En dépit du bon sens, l’opinion public est crédule et croit les balivernes si tout cela est pouvé par un bon schéma ou une explication d’un homme estampillé « expert ».

Tout cela pour dire que l’intention de Terry Gilliam, à travers son œuvre et ce film, est de faire réfléchir le spectateur en semant le doute sur la véracité des images. Si le spectateur est fainéant comme moi il n’est pas en proie une seule seconde au doute et croit uniquement ce qu’il voit. (Saint thomas) C’est pourquoi Terry essait de nous mettre en garde sur le pouvoir des images en semant volontairement la confusion… Cette ambition est révélée dans le documentaire du film ou il prétend qu’il a constament voulu créer le doute dans l’esprit du spectateur. Pour moi cet intention du réalisateur n’est pas la plus réussie du film.

En effet, comme le dit Eugine Heplman dans "Brazil", il faut être deux pour jouer sinon on ne peux pas gagner la bataille. Ici la bataille de Terry sur le recul que l’on doit avoir par rapport à ce que l’on voit ne peut pas etre gagné si le spectateur ne fait pas un effort de réflexion.

Personellement je n’ai pas fais cet effort et ce n’est qu’après avoir vu le film et discuter avec d’autres personnes sur un forum que j’ai seulement envisagé que Cole pouvait très bien être réelment fou… Suis je le seul dans ce cas ? A voir le résultat de la projection test sur les amis de Terry Gilliam dans le making of du film on peut s’apercevoir que même ses amis ont une idée très confuse de ce qu’a voulu faire Terry. Il semble que la confusion volontairement créée par Terry n’ait pas été rattrappé par la scène qui doit finalement rétablir LA vérité…

C’est la scène finale et cruciale de l’avion ou le terroriste s’assoit à coté d’une scientifique du futur qui prétend cyniquement travailler dans les assurances. (j’ai eu des débats houleux avec certains sur des forums qui croient réelment qu’elle travail dans les assurances… moi je crois qu’il faut y voir l’humour cynique de Terry derrière tout cela…) Cette scène confirme donc que Cole n’avait pas imaginé les scientifiques du futur qui sont, comme le disait Cole, revenu dans le présent pour trouver la souche du virus. Ainsi Terry finit son film par une note très optimiste car la mort de Cole n’a pas été en vain car la scientifique pourra identifier le virus et retourner dans le futur pour trouver un éventuel vaccin… Cette fin optimiste étant tout de même et d’une manière absurde contrebalancé par le fait qu’inévitablement 5 milliard d’êtres humains vont mourir…

Cette scène finale qui, pour moi, était sensée confimer la véracité de l’histoire de Cole a été très mal comprise par beaucoup de personnes. Cette scène a de nouveau et paradoxalement semer le doute…

2)La menace de la science (menace virale, chimique, tecnologique).

L’une des préocupations principale du film concerne la menace scientifique. En effet depuis le début du siècle les hommes ont réussi pour des raisons militaires ou scientifiques a apprivoiser les sciences. Certaines peurs sont nées avec la prolifération des armes de destruction massives employées par les démocraties (armes chimiques pendant la 1ère guerre mondiale, bombes nucléaires dans la seconde…), les dictateurs (Sadam Hussein a gazé 200 000 chiites…), les terroristes (l’attentat d’une secte au gaz sarin dans le métro de Tokyo ou les lettres à l’antrax après le 11 septembre…) et enfin les pseudos scientifiques mégalo ( la course au prix nobel qui se prennent pour dieu en créant toute sorte de virus, clones…). La peur d’un virus tel qu’il est décrit dans L’armée des 12 singes et l’écriture du scénario coincident avec l’épidémie du virus du sida qui était au plus haut aux Etats unis au début des années 90. Comme il est dit dans le film « les visions prophétiques rencontre un echo d’autant plus important qu’elles sont alimentées par la réalité ».

Comme tout les thèmes de SF, les auteurs reprennent les peurs concientes ou inconscientes des hommes pour les projeter dans un futur apocalyptique comme un avertissement sans frais de ce qu’il pourrait nous arriver si nous ne restons pas raisonnable… Ces peurs ne datent pas d’hier car Reilly rappel dans sa conférence que l’humanité a déjà connu de grandes épidémies comme celle de la peste et de la variole.

Terry gilliam semble donc nous avertir du danger que peut représenter un virus mis entre de mauvaises mains. De plus avec la mondialisation et la forte mobilité des hommes le danger de propagation rapide d’un virus, selon Gilliam, est très grand. En effet, le terrosriste a choisi malicieusement de disperser les germes du virus en effectuant une tournée des aéroports mondiaux. Ainsi les passagers malades contamineront à leur tour les autres personnes quant ils arriveront à leur destination… Et ainsi de suite…

Malheureusement ce thème de la propagation rapide d’un virus s’est avéré tout à fait visionnaire ! En effet, la propagation de la maladie de la fièvre atypique (le virus SARS) en 2003 en est le parfait exemple. On a pu constater que le virus s’était rapidement propagé dans le monde via les aéroports. Des pays comme la Chine ont d’ailleurs mis longtemps avant de réagir. ( heureusement ce virus n’a pas causé un aussi fort taux de décès que celui de L’armée des 12 singes à savoir seulement 3% de mortalité contre les 95% du film de Gilliam…).

Alors que l’origine de l’épidémie était en asie, le Canada et la ville de Toronto ont également été touché par l’épidémie… Ce virus a par ailleurs considérablement rendu paranoiaques les autorités et les populations du monde entier. Peut être qu’un film comme L’armée des 12 singes et d’autres films catastrophes ont insconciement contribué à cette paranoia dans la population !

Pour lutter contre une éventuelle propagation virale, le remède selon Gilliam serait d’abord de se prémunir contre la propagation de la folie. Car c’est la folie qui cré des situations dangereuses et cette folie se répand, se propage et contamine les hommes avec l’efficacité et la rapidité d’un virus. Elle se répand comme un virus en s’insinuant dans la tête des malheureux saint d’esprit comme Katrhin Reilly qui était septique au début et qui , à la fin, est la personne qui croit le plus en l’histoire de Cole.

De même il y a des moyens efficaces pour se prémunir des virus ou de la folie par certaines précautions. Le cocon dans lequel se trouve Cole dans la machine à voyager dans le temps ressemble à un immense préservatif (de l’aveu même de Gilliam) D’autre part, les moyens de décontamination déployés par les scientifiques du futur permettent miraculeusement de rendre possible la vie sous terre à l’abri du virus...

 

3)La société de consommation, la pub, la mondialisation

Terry Gilliam est un baby boomer et par conséquent a vécu la mise en place de la société de consommation à outrance du début des années 60 jusqu'à aujourd’hui. Ce qu’il y a d’aburde dans cette société c’est qu’il faut consommer à tout prix pour faire marcher l’économie ! La consommation étant un des moteurs de la croissance économique (parfois le seul comme en France) Il est indispensable pour les industriels et les politiques d’instaurer un climat de confiance chez les consommateurs pour les faire acheter toujours plus d’une année sur l’autre ! Ce thème était déjà exploité par Gilliam en 1981 dans Time bandits.

Pourtant il existe selon moi une différence fondamentale du traitement de ce thème dans les deux films. Elle réside dans le fait que Time bandit était selon moi un film visionnaire dans le sens ou le progrès des ordinateurs et microndes nous pousserait a acheter toujours plus… En revanche dans L’armée des 12 singes, j’ai l’impression que Gilliam fait simplement un constat amer de ce qu’il avait prédit…

On retrouve dans le discour de Goines exactement la même analyse que dans Time bandit. Dans Time bandit Gilliam montrait les deux parents avachient devant leur télévision regardant des publicités…Goines dit dans 12 monkeys « Les jeux télévisés sont là pour te légumiser comme si on te bourrait volontairement de médicaments »

« c’est à cause de la PUB ! on est plus productif, on ne sert plus à rien. C’est fini ils n’ont plus besoin de personne, tout est automatique, c’est quoi notre rôle maintenant ? On est tous des consommateurs JIM ! » « C’est un fait JIM, dépense un max et tu sera un bon citoyen ! Mais si tu dépenses pas grand chef, t’es quoi ? T’es quoi ?… Un malade mentale ! »

Gilliam fait un constat de la société qui nous culpabilise via la publicité de ne rien acheter… La plupart de nos achats sont inutiles mais la pub nous poussent a les acheter…

De même la société de consommation poussent donc certains citoyens à une certaine paranoia commerciale à savoir que maintenant on se méfie de tout ce qu’on nous propose… Il est bien connu qu’il faut toujours regarder les petit astérix à chaque fois que l’on peut voir une offre promotionnelle interressante…La plupart des consommateurs avertis ont intégré le fait qu’on essaient par tout les moyens de nous faire consommer… Cette conséquence de la société de consommation nous pousse à remettre en doute toutes les choses, même les plus élémentaires… Ainsi Goines raconte à Cole pendant une nuit d’internement une anecdote au sujet des microbes… « Je m’assoie et je commande un hamburger et le serveur le fait tomber. Lui il ramasse le hamburger, le nettoie et me le sert comme si de rien n’était… Je lui dit «Et les microbes ! » Et il me répond « j’y crois pas aux microbes ! Tout ça ce sont des trucs qu’ils ont inventé pour nous vendre des savonnettes et des désinfectants » Il est fou lui n’est ce pas Jim ? »

De même la société de consommation pousse les hommes à l’individualisme, l’opportunisme et à vivre à plein régime le moment présent. Ainsi Gilliam pense qu’aux USA tout est fait pour le moment présent sans se soucier du futur ou du passé. (analyse confirmé dans une interview de Gilliam)

Pour exemple, dans l’asile de fou, un spot publicitaire raconte : « Si vous êtes de ceux qui appréhendent l’avenir dites vous que le monde change. Saisissez votre chance et l’opportunité qui s’offre à vous aujourd’hui !» Ce spot résume très bien le discour libéral qui consiste à dire que le monde est de plus en plus libéral (économiquement) et que personne n’y peut rien… Ceux qui ne savent pas changer en même temps que ce monde sont marginalisés, pauvres, broyés par le système ou deviennent des angoissés…

Il faudrait donc prendre le monde d’une manière fataliste c’est à dire le prendre tel qu’il est et c’est à nous de s’ adapter à ce monde effrayant plutôt que d’essayer de le changer en bien. Pour éviter d’angoisser il faut donc être réactif, individualiste et opportuniste à chaque occasion… Chacun pour soi… C’est à dire exactement l’inverse de ce qu’aime Terry Gilliam c’est à dire l’esprit communautaire….

enfin Terry Gilliam nous met en garde sur ce mode de société qui n’est pas viable à long terme…. Il le dénonce par l’intermédiaire du terroriste dont il semble partager avec lui l’analyse des maux du monde mais pas les remèdes…. Ainsi le terroriste dit : « Ne croyez vous pas que […] la devise de l’homo sapiens « CONSOMMONS ! » est le véritable cri de guerre du vrai fou ? »

4) La prophétie, les oracles, les devins et les prédicateurs

Terry gilliam montre beaucoup dans L’armée des 12 singes les marginaux ou les illuminés qui prédisent de grandes catastrophes pour l’humanité. Je pense que Terry porte néanmoins un jugement très critique envers eux. En effet par leur coté très spectaculaire, décrivant de grandes catastrophes comme la fin de l’humanité, (l’apocalyspe de Jean) ils aténuent et discréditent les discours alarmistes d’autres catégories de personnes plus raisonnables et moins spectaculaire (artistes comme Gilliam, scientifiques, politiques, ONG…)

Ainsi l’alarmiste Cole raconte à Reilly dans la voiture à propos du jeune garçon qui fait un canular qu’ « il ne faut pas crier au loup sinon personne te prendra au sérieux quant il arrivera un vrai malheur ».

D’autant plus que ces illuminées et ces scénaris apocalyptiques sont légions en période de grandes épidémies ou de guerres. Mais Gilliam semble nous dire qu’il faut quand même préter attention à ceux qui ont un discours cohérent. Ainsi il faut écouter parmi les myriades d’information qui nous parviennent, les voix solitaires des artistes (tel que Gilliam) qui nous disent que le monde tel que nous le connaissons n’existera plus demain…(discour de la poête au début du film)

De même Reilly raconte l’histoire d’un soldat (José envoyé dans le passé) durant la 1ère guerre mondiale qui tenait un discour alarmiste sur une épidémie qui se produirait en 1996. Bien que le fou tenait un dicour parfaitement cohérent, cette histoire fait sourire l’assistance de la conférence car ils la trouvent totalement absurde et impossible…Ces personnes comme Reilly font l’amalgame entre les illuminés incohérents et ceux qui tiennent un véritable discours de lucidité (comme Gilliam).

Le résutlat est une impuissance chronique à deviner les problèmes futurs sans pour autant convaincre les acteurs à changer leurs comportements. On pense évidemment à Gilliam quand Reilly décrit le complexe de Cassandre. Dans la mytholgie grecque, Cassandre était une déesse qui avait le don de prédire l’avenir mais était condannée à ne pas être crue. En terme scientifique Reilly explique qu’ « il s’agit d’une angoisse de l’anticipation doublée de l’impuissance à empécher le malheur. »

Evidemment cette définition va parfaitement à Terry Gilliam qui a réalisé des films visionnaires et prophétiques (Bandits bandits, Brazil) sans être compris au moment de leurs sorties. Finalement Reilly constatera en d’autres termes dans L’armée des 12 singes (et tout le monde peut le constater après une catastrophe évitable) qu’il faut que le malheur arrive pour véritablement prendre conscience de la véracité de la prophétie. »…


Analyse de la forme.

La réalisation.


C’est avec ce film selon moi que Gilliam a atteint pour la première fois la maitrise totale de son art. Gilliam parachève son style visuel unique commencé avec The fisher king. On y retrouve ce que moi j’appel « un plan bancal » c’est à dire que certains de ses plans sont filmés penchés d’un coté. Ce style peu académique déjà utilisé dans The fisher king est surtout employé dans L’armée des 12 singes.

Le qualificatif le plus approprié pour ce type de plan est le mot renversant. Les plans de la préparation de Cole avant sa sortie du bumker souterrain ainsi que la scène ou il entend une voix dans sa cellule, sont peu orthodoxes. Il y a une recherche de style qui n’est pas gratuite car au service de l’histoire. En effet, ces plans peu orthodoxe coincident souvent avec une scène de doute entre la réalité et la folie.

Ce style visuel apporte donc un coté surréaliste à ces scènes qui peuvent remettre en cause la véracité de ce que l’on peut voir.

On retrouve aussi sa touche magique des années 80 avec les très gros plans sur les visages des personnages et les traveling brazilien qu’affectionne tant terry. A ce titre l’une des scènes les plus marquantes visuelment est probablement la plongée de l’interrogatoire de Cole quand il se trouve sur sa chaise de condanné. On peut dire que cette scène est une variante de la scène finale de l’intérogatoire de Sam Lowry dans Brazil.

Gilliam affectionne les plans ou le héros se retrouve en face à face de ce qu’on peut appeler un tribunal ou des inquisiteurs. Par exemple, dans Brazil, Sam Lowry se trouve en face à face avec un fonctionnaire qui lui reproche une longue liste de fait. De même dans Las vegas parano, Gonzo et Duke se retrouvent dans un tribunal imaginaire. Dans L’armée des 12 singes, les scientifiques (futur et présent) sont assis en rang côte à côte avec Cole en face comme dans un tribunal.

On retrouve également le gout immodéré de Gilliam pour les grandes architectures (les cages de prison futuriste, la salle d’interogatoire, la ville désertée du futur, la machine à voyagée dans le temps, l’aéroport de Philadelphie…) faisant de ce film un grand spectacle.

Gilliam film un monde à l’agonie ou les rues sont jonchées de détritus, (en opposition au monde de Brazil) désorganisé, fourmillant d’individus allant dans tous les sens.

Servit par un superbe photographie de Roger Pratt (Brazil, The fisher king) donnant une image surexposée et très contrastée comme dans un rêve.

Le film se termine enfin par un superbe ralentit minutieusement préparé par le maitre tout au long du film. L’impression de « déjà vue » de Cole se trouvant confirmée dans un final magnifique et très émouvant. La musique classique s’ajoutant au ralentit donne une impression de mélancolie et de fatalité incroyablement bouleversant.

 

L’interprétation.

Comme toujours dans les films de Gilliam l’interprétation des acteurs est exceptionnelle.
Ainsi, la qualité du jeu des acteurs est impressionnante, originale et à contre emploi.

BRUCE WILLIS :


A l’origine Terry n’avait pas penser à Bruce pour le rôle de Cole. Mais et la pression du studio (obsédé par le 1er week end d’exploitation qu’une star garantit mieux) et l’intérêt aussi bien que l’implication de la star pour obtenir le rôle (et un cachet ridicule) a finalement convaincu Gilliam de le prendre.
Terrry a acepté que Bruce obtienne le rôle à la condition qu’il n’utilise pas tous les stéréotypes de son personnage de Piège de cristal c’est à dire le héros charismatique quasi invincible et insencible ayant toujours de l’humour même dans les pires situations. Terry lui a donc fait une liste des dix stéréotypes à ne pas jouer dans son interprétation.

L’idée était également d’utiliser Bruce à contre emploi pour montrer aux spectateurs l’évantail méconnu du jeu d’acteur de bruce pouvait donner et que terry avait entre aperçu en revisionnant le film Piège de cristal. (il y a une fameuse scène dans ce film ou bruce se met à pleurer qui a impressionner terry)

Le fait d’utiliser bruce à contre emploi sera d’ailleurs l’une des craintes principale de l’esemble de l’équipe du film avant la sortie. Comment réagirait le public face à l’originalité de l’interprétation de Bruce ? pour éviter des déceptions, Terry et l‘équipe marketing du film a soigneusement préparer le public en l’avertissant qu’il ne s’agissait pas d’un film « à la Bruce Willis » comme la plupart de ses autres films.
La performence de bruce est contrairement à ses autres films totalement minimaliste. (ce type d’interprétation sera réédité dans le bouleversant Sixième sens)

Dans un premier temps, tout passe dans le regard de bruce et la quasi immobilité du personnage grogi par les calmants. Ce type d’interprétation est extrèment difficile car il est plus facil et rassurant pour un acteur d’en faire trop. Ainsi Willis casse son image d’acteur cabotin sure de lui de Piège de crystal. Ensuite bruce laissera a merveille transparaitre ses émotions dans plusieurs scènes dont la fameuse scène de la voiture avec Reilly ou on peut voir bruce, d’une manière enfantine et la larme à l’œil, redécouvrir la musique.

BRAD PITT :


On peut penser que Brad Pitt a été pris dans le casting du film pour sa qualité de star mondiale. Or au moment ou L’armée des 12 singes a été réalisé, les deux films qui l’ont rendu célèbre (Seven et Au milieu coule une rivière) n’étaient pas encore sortis.

L’interprétation de Pitt, à l’instar de celle de Willis, est complètement à contre emploi. En effet, Pitt a l’habitude de faire transparaitre dans son jeu une beauté fragile et torturée. (Entretien avec un vampire, Seven, Sleepers, Au milieu coule une rivière, Légende d’autonne) Au contraire dans ce film Pitt est enlaidit (son œil gauche est volontairement enlaidit) et joue le fou d’une manière outrancière. Au casting Gilliam voulait un acteur pouvant avoir un débit de parole extrèment rapide. Pitt n’avait pas cette qualité.

Brad a donc dû prendre des cours de diction pour pouvoir articuler rapidement et d’une manière audible un flot de parole important. Pitt a également travailler avec un medecin psychiatre afin de jouer au mieux son interprétation de fou. On retrouve ce travail dans les multiples tics nerveux du personnage de jeffrey. Il y a donc eu un véritable travail de composition qui lui valut une nomination aux oscars.

MADELAINE STOWE :

Malgré une filmo peu prestigieuse en comparaison des deux autres stars (Le dernier des mohicans, Lune blanche) Terry Gilliam affirme cependant qu’elle porte le film a bout de bras. Reilly est en effet le personnage rationnel et carthésien de l’histoire. c’est le personnage le plus crédible du film. Au départ Gilliam voulait une femme blonde et stowe ne convenait donc pas. Terry a contacté Emanuelle Béart qui a refusé le rôle pour des raisons personnelles. (c’est d’ailleurs son plus grand regrets professionnel) Ne trouvant personne d’autre pour le rôle terry a modifié le scénario afin que le rôle de Reilly joué par Stowe soit compatible avec le souvenir fait par Cole d’une femme blonde (le subferfuge de la perruque blonde vient de là…)


Les décors.

Les décors sont à l’image des autres films de Terry Gilliam c’est à dire grandioses et magnifiques. Certaines mauvaises langues ont beaucoup critiqué ce point en prétextant que ces décors « très arties » étaient « tape à l’œil ». Je ne suis pas de cet avis car à la différence d’un Ridley Scott avec son Blade Runner, les décors du film ne sont pas LA star du film ! Ces décors sont très soignés certes mais s’expliquent pour plusieurs raisons propres à Gilliam.

Dabord, le perfectionnisme de Terry Gilliam. Il faut voir le documentaire The Hamster Factor pour se rendre compte de la maniaquerie et la minutie par laquelle Terry et ses proches collaborateurs constituent les décors. L‘anecdote du « facteur hamster » montre parfaitement ce perfectionnisme. Ainsi lors de la scène ou Cole se fait une prise de sang, Terry se concentre plus sur le jeu du Hamster en fond de décor devant courrir dans la roulotte de sa cage que sur le jeu de Bruce Willis. Il en est même devenu malade car le Hamster ne faisait pas ce qui était prévu. Le plus incroyable, c’est que le Hamster ne se voit presque pas à l’image ! On comprend par cette anecdote que Terry regarde et supervise le moindre détail de chacun de ses plans avec un souci de perfectionnisme presque maladif. (caractéristique que l’on retrouve également dans le documentaire Lost in la Mancha)

Dautre part, Terry a un goût immodéré pour les grandes architectures. Comme pour ses précédents films, les architectures de que les héros fréquentent sont tous monumentales !

C’est par exemple, la reconstitution de la ville sous terraine futuriste avec la gigantesque machine à voyager dans le temps. Cette « ville sous terraine futuriste» a été filmée non pas dans un décor gigantesque de studio (trop coûteux) mais dans une usine sidérurgique de Philadelphie.

La machine à voyager dans le temps est aussi filmé dans cette usine et il faut beaucoup d’imagination et un esprit très fort dans les collages (cela tombe bien !) pour assembler, imbriquer tous les éléments du décor de façon à ce qu’ils soient cohérents et réalistes ! Ce genre de prouesses, ils sont peu au monde à pouvoir les réaliser ! (Marc CARO dans La cité des enfants perdus » ?).

C’est aussi l’exemple de l’aéroport dont l’architecture est magnifique. Ou encore le magasin de noel dont la façade et le plafond sont tout simplement grandiose.

Enfin, Terry a un goût artistique en matière de décors que l’on peut qualifier de génial, unique, novateur, cheap mais très beau, satirique de la réalité donc très réaliste…Dans le magazine « Première », le journaliste décrit ainsi les décors de « 12 monkeys » : « Visuellement on retrouve avec plaisir le style de Gilliam, ses collages incongrus, son goût de l’architecture monumentale et sa manière irrépréssible de représenter les quartiers vivants de la ville comme étant sous le coup d’une monstrueuse grève des éboueurs ».

Ces décors « cheap » et génial s’expliquent paradoxalement par un manque de moyens ! En effet, pour pallier au manque d’argent, la personne chargée des décors et Terry Gilliam ont dû se creuser la tête. (comme on dit en France, « On a pas d’argent mais on a des idées ! »). C’est ainsi que par soucis d’économie et en osmose avec le scénario, les décorateurs ont visité toutes les brocantes de Philadelphie et des alentours pour dénicher des objets pouvant constituer des décors. Ainsi Terry a reconstituer un monde futuriste par l’assemblage d’objets du 20 ème siècle !

Cela paraît étonnant et pourtant c’est tout à fait logique du point de vue du scénario car il faut bien se dire que l’esthétisme s’est arrété en même temps que l’épidémie est apparue comme si le temps s’était figé ! Cole vit donc au début du film dans un monde qui a bien lieu dans le futur mais avec une esthétique qu’on pourrait qualifier de futur antérieur.